La dépression post-partum des pères

20 janvier 2025

Dans mon cabinet de psychothérapie, je rencontre principalement des mères mais aussi quelques
courageux pères qui ont osé braver les 4 étages (et d’autres aprioris…) pour venir partager la
difficulté d’être parent. 

La dépression post-partum est souvent associée aux mères, mais elle peut également toucher les pères, bien que cette réalité reste moins connue et moins étudiée. 

Selon des recherches récentes, 1 père sur 5 a souffert d’une dépression post-partum ! Mais on peut supposer que les consultations en psychothérapie pour cette souffrance ne touchent que 1% des pères. Il arrive par contre qu’ils consultent pour d’autres raisons, dont les symptômes concordent. Du coup, le traitement de fond reste approximatif car il ne touche pas le problème réel. 

Pourtant cette forme de dépression, bien que différente de celle des mères sur certains aspects, peut avoir des impacts significatifs sur la santé mentale du père, la dynamique familiale et le développement de l’enfant.

Un homme est allongé sur le sol à côté d'un bébé
Plusieurs facteurs psychologiques peuvent expliquer les pères à la dépression post-partum :
1. Stress lié au nouveau rôle parental : La transition vers la parentalité n’est pas une mince affaire ! Les pères peuvent se sentir submergés par leurs nouvelles responsabilités, notamment lorsqu’ils s’efforcent de jongler entre les attentes de la mère, de la société, du travail et de la famille élargie.
2. Sentiment d’inadéquation : Certains hommes ressentent une pression à être des « piliers » pour la famille, ce qui peut engendrer des sentiments de culpabilité ou d’échec s’ils perçoivent qu’ils n’y parviennent pas. De même s’ils ne se sentent pas être « le père » qu’ils avaient imaginé être.
3. Changements dans la relation de couple : La naissance d’un enfant modifie la dynamique du couple et il faut se découvrir en tant que co-parent. Une baisse d’intimité, de temps pour le couple ou des conflits liés à différents aspects de « bébé » peuvent accentuer le stress psychologique.
4. Isolement émotionnel : Les pères, en particulier dans une société où la santé mentale masculine reste un tabou, et surtout en ce qui concerne la paternité, peuvent hésiter à exprimer leurs émotions ou leurs inquiétudes, ce qui aggrave leur mal-être.
5. Facteurs biologiques : Bien que moins étudiés que chez les mères, des recherches montrent que les niveaux de testostérone chez les pères peuvent chuter après la naissance d’un enfant, ce qui pourrait influencer leur humeur et leur prédisposition à la dépression.

La dépression post-partum chez les pères peut se manifester différemment de celle des mères. Déjà, si chez les mères elle apparaît autours de la 6 ème semaine après l’accouchement (et selon moi jusque vers les 18 mois de l’enfant), la dépression chez les pères apparaît plus tardivement « quand la mère et l’enfant vont bien », soit, selon mon expérience, autours du 3 ème mois après l’accouchement (et approximativement jusqu’au 3 ans de l’enfant). Les hommes ont tendance à présenter des symptômes tels que :
• Une irritabilité ou une colère accrue.
• Un désengagement émotionnel avec le partenaire ou l’enfant.
• Une augmentation des comportements à risque, comme l’abus d’alcool ou de substances.
• Des troubles du sommeil, souvent liés à l’anxiété ou au stress.
• Une sensation persistante de vide, d’échec ou de frustration.

Les proches et même les professionnels passent souvent à côté, car elles ne correspondent pas toujours à l’image « classique » de la dépression.

La dépression post-partum des pères peut avoir des répercussions importantes sur leur propre santé mentale, mais également sur leur famille. Elle peut entraîner :
• Un attachement perturbé avec l’enfant : Les pères déprimés ont parfois du mal à établir un lien émotionnel fort avec leur bébé, ce qui peut influencer le développement affectif et cognitif de l’enfant.
• Un impact sur la relation de couple : La dépression peut provoquer des tensions au sein du couple,
augmentant le risque de conflits ou de séparation.

La dépression post-partum des pères nécessite une reconnaissance et une prise en charge adaptées, avec autant de soin que celle des mères. Pour cela, il s’agit déjà de reconnaitre l’importance du père auprès du bébé dans sa construction psychique, autant que celle des mères, et son importance pour l’équilibre familiale. Puis il faut briser le tabou de la dépression post-partum chez les pères et sensibiliser la société et les professionnels de santé à cette problématique, pour encourager les hommes à chercher de l’aide sans craindre le jugement. Si la situation des mères dans la reconnaissance de la dépression post-partum est meilleure (mais encore largement perfectible), celle
des pères n’a que peu évolué malheureusement.

La dépression post-partum des pères est une réalité souvent méconnue, mais elle mérite une attention particulière. Pourtant une aide adaptée (psychothérapie individuelle ou de couple, groupe de paroles, meilleure préparation à la future paternité, …) pourrait améliorer la souffrance de
beaucoup de père et de famille. En comprenant les facteurs psychologiques qui y contribuent et en mettant en place des stratégies de prévention et d’intervention, il est possible de soutenir les pères dans cette période de transition, favorisant ainsi leur bien-être, celui de leur partenaire et le
développement harmonieux de leur enfant.

Géraldine Busto
Psychologue spécialiste en psychothérapie
par Juliana Veliz 3 décembre 2025
Entendre ces mots : « Nous pensons que votre enfant pourrait avoir un trouble »… C’est un moment qui ébranle. Parfois ils viennent d’un pédiatre, d’un·e enseignant·e, parfois ce sont simplement vos propres observations. Quelle qu’en soit l’origine, cette phrase ouvre une zone d’incertitude, faite de questions, d’inquiétude… et d’attente. Et pendant ce temps-là, le quotidien ne s’arrête pas. Les rendez-vous sont lointains, les démarches administratives s’enchaînent, les délais dans les centres spécialisés s’allongent. Beaucoup de parents ont alors l’impression d’être laissés seuls, entre deux portes. Pourtant, c’est précisément dans cet entre-deux que le soutien le plus humain — et le plus utile — devrait exister. Car pendant qu’on attend un diagnostic, la vie continue : les rituels du matin, les émotions qui débordent, les incompréhensions, les devoirs, les crises… Et une question qui revient souvent : « On me dit d’attendre… mais comment j’aide mon enfant maintenant ? » « J’ai peur de mal faire, mais je ne veux pas rester passive. » Ces paroles, je les entends régulièrement. Elles révèlent un besoin simple : être accompagné dans l’immédiat, avant même que le parcours médical ne se déploie. C’est là que la neuropédagogie trouve tout son sens. Elle ne remplace ni le diagnostic, ni les professionnels de la santé. Elle offre un soutien concret pendant cette période d’incertitude — un espace où comprendre, ajuster, agir. Grâce à la neuropédagogie, les parents peuvent : mieux comprendre le fonctionnement de leur enfant : ses forces, ses besoins, sa sensibilité ; mettre du sens sur des comportements déroutants ; découvrir des outils simples pour apaiser les tensions et soutenir les apprentissages au quotidien ; retrouver confiance en leur rôle, car un parent rassuré offre déjà un cadre plus sécurisant. Chaque enfant est unique, chaque famille l’est aussi. La neuropédagogie n’a pas pour vocation d’étiqueter, mais d’éclairer. Elle transforme les doutes en repères et les inquiétudes en petites actions qui changent réellement la journée. Parce qu’un enfant ne peut pas attendre pour être compris. Et qu’un parent soutenu devient, presque immédiatement, un point d’ancrage précieux pour lui.
par Jessica Gasch 20 novembre 2025
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